Cinq façons dont les vaccins contre la méningite sauvent des vies

Les vaccins ciblant les différentes causes de la méningite jouent un rôle essentiel dans la réalisation de l'objectif d’élimination de la maladie d'ici 2030. Voici comment.

  • 3 octobre 2024
  • 3 min de lecture
  • par Priya Joi
Des parents et des enfants attendent pendant une séance de vaccination contre la méningite A au Tchad. Crédit : Gavi/2018
Des parents et des enfants attendent pendant une séance de vaccination contre la méningite A au Tchad. Crédit : Gavi/2018
 

 

1. Protection contre plusieurs causes de la méningite

Entre 2000 et 2023, plus de 41 millions de vies dans 112 pays à revenu faible et intermédiaire ont été sauvées grâce aux vaccins qui protègent contre les principales causes de la méningite.

Les vaccins sont majoritairement administrés aux nourrissons et aux jeunes enfants, les plus vulnérables à l’infection en raison de l'immaturité de leur système immunitaire. Ils sont également proposés aux personnes immunodéprimées, dont le risque de développer une méningite est plus élevé que celui des autres adultes. Cependant, de nombreuses autres personnes sont aussi exposées, car la méningite peut être provoquée par divers agents pathogènes, tant viraux que bactériens.

C'est pourquoi certains pays ont introduit des vaccins contre les méningocoques de groupe C (MenC) et les méningocoques de groupe ACWY (MenACWY) afin de protéger contre des souches spécifiques de la maladie, telles que la méningite W, qui touche notamment les adolescents et les jeunes adultes.

2. Réduction massive des infections à Hib

L'Haemophilus influenzae de type b (Hib) est l'une des causes les plus courantes de méningite bactérienne. Le vaccin contre le Hib s'est révélé extrêmement efficace. Par exemple, après son introduction au Royaume-Uni en 1992, les cas de méningite à Hib ont chuté de plus de 90 %.

Si les pays à revenu élevé ont commencé à déployer le vaccin dans les années 1990, les pays à faible revenu y avaient encore peu accès, principalement en raison de son coût. Avec la création de Gavi en 2000, l’accès au vaccin contre le Hib a été facilité.

En 2006, l'Organisation mondiale de la santé a recommandé d'inclure le vaccin dans les programmes de vaccination de routine, et en 2008, la moitié des pays à faible revenu l’avaient adopté. En 2009, 62 pays, majoritairement à faible revenu, avaient introduit le vaccin avec le soutien de Gavi, évitant ainsi environ 430 000 décès futurs.

3. Éradication de la méningite A

Grâce à un effort mondial concerté, la méningite A a été presque éradiquée de la « ceinture africaine de la méningite ». La campagne MenAfriVac, menée à travers l'Afrique subsaharienne, visait à réduire les infections et à prévenir la transmission de la bactérie.

Avant l'introduction du vaccin, le sérogroupe A représentait 80 à 85 % des épidémies de méningite dans les 26 pays de la ceinture africaine. En avril 2021, 24 de ces pays avaient mené des campagnes de vaccination de masse, entraînant une baisse de plus de 99 % des cas de méningite à sérogroupe A.

4. Déploiement du premier vaccin pentavalent

Le vaccin Men5CV (MenFive), un vaccin pentavalent contre la méningite, offre un immense potentiel pour éradiquer cette maladie, responsable de nombreuses affections neurologiques et d’invalidité en Afrique subsaharienne. Ce vaccin protège contre les cinq sérogroupes qui causent la quasi-totalité des épidémies de méningite en Afrique : A, C, Y, W et X.

Le vaccin est thermostable, ce qui permet son utilisation même dans des zones reculées disposant de peu d'infrastructures de réfrigération. Une seule dose offre une protection solide, ce qui est crucial dans les contextes où il est difficile d'assurer un schéma vaccinal complet.

Le Nigéria a été le premier pays à déployer ce vaccin en avril de cette année, avec l’objectif de vacciner un million d’enfants.

5. Les vaccins, une solution contre la résistance croissante aux traitements

La résistance aux antimicrobiens constitue un problème grandissant, car les bactéries et autres agents pathogènes développent une résistance aux traitements autrefois efficaces. Ces derniers, jadis capables de guérir des maladies mortelles comme la méningite, deviennent moins fiables.

Une étude publiée dans The Lancet Regional Health – Southeast Asia a révélé qu’en Asie du Sud-Est et dans le Pacifique, les antibiotiques recommandés par l’OMS pour traiter la septicémie et la méningite chez les enfants et les nouveau-nés perdent en efficacité.

Par exemple, l’aminopénicilline et les céphalosporines de troisième génération ne peuvent traiter que respectivement 65 % et 62 % des cas de méningite infantile, tandis que la gentamicine n’est efficace que dans 21 % des cas.

Étant donné le manque de nouveaux antibiotiques en développement, la prévention des infections devient plus cruciale que jamais — et les vaccins restent le meilleur moyen d’y parvenir.