• Une étape historique vient d’être franchie : la vaccination préventive contre le virus Ebola va être la norme dans les pays à haut risque

  • Gavi va également aider les pays à faible revenu à mettre en place l’administration systématique du vaccin antirabique en prophylaxie post-exposition, du vaccin conjugué pentavalent contre le méningocoque et du vaccin contre l'hépatite B à la naissance.

  • Déclaration de la Dre Sania Nishtar, directrice exécutive de Gavi : « En tant qu’Alliance, Gavi a la capacité de protéger la santé des populations et de sauver des vies dans la mesure où elle a la capacité de rendre les vaccins accessibles à ceux qui en ont le plus besoin, et ce le plus rapidement possible. Les nouveaux programmes lancés aujourd'hui témoignent de l’impact de cette démarche. Prenons, par exemple, la maladie à virus Ebola. C’est une maladie terrible, qui peut dévaster des communautés entières. Il y a dix ans, nous ne disposions d’aucun vaccin pour faire face à une épidémie meurtrière. Aujourd’hui nous disposons d’un stock mondial de vaccins qui a permis de réduire le nombre de cas et de décès – et dorénavant, ces vaccins vont même être administrés à titre préventif pour protéger ceux qui sont les plus exposés au risque. »

Genève, le 13 juin 2024 – Gavi, l'Alliance du vaccin, a annoncé aujourd'hui que les pays à faible revenu qui bénéficient de son soutien peuvent désormais déposer une demande pour l'introduction de quatre vaccins supplémentaires : le vaccin contre le virus Ebola à visée préventive, le vaccin antirabique humain en prophylaxie post-exposition, le vaccin conjugué pentavalent contre le méningocoque et le vaccin contre l'hépatite B pour administration d’une dose à la naissance. Ces quatre programmes de vaccination avaient déjà été approuvés par le Conseil d'administration de Gavi, mais ils avaient été gelés : la vaccination antirabique en prophylaxie post-exposition et la vaccination contre l’hépatite B à la naissance en raison de la pandémie de COVID-19 ; la vaccination contre la méningite : dans l'attente de la disponibilité du nouveau vaccin conjugué pentavalent ; la vaccination contre le virus Ebola à titre préventif dans l’attente de recommandations officielles.

Ce dernier élargissement du portefeuille de vaccins de Gavi est conforme à son engagement d’assurer aux pays à faible revenu un accès rapide aux vaccins efficaces. Le portefeuille est appelé à s’étoffer encore au cours de la prochaine période stratégique de Gavi (2026–2030), dont l’objectif va consister à protéger un plus grand nombre de personnes, contre un plus grand nombre de maladies, et ce, plus rapidement que jamais. La poursuite, après 2025, de tous les programmes soutenus par Gavi va dépendre du succès de la collecte de fonds pour la prochaine période stratégique de l'Alliance.

Des progrès historiques dans la lutte contre le virus Ebola

Gavi va commencer à financer la vaccination préventive contre Ebola dans les pays les plus exposés au risque épidémique de cette maladie virale meurtrière : il s’agit d’un tournant historique en matière de sécurité sanitaire mondiale et de protection du personnel de santé et des travailleurs de première ligne. Cette mesure a été rendue possible par la décision prise le mois dernier par le Groupe stratégique consultatif d'experts sur la vaccination (SAGE) de l'Organisation mondiale de la Santé de recommander officiellement l'utilisation, à titre préventif, des deux vaccins homologués contre le virus Ebola, pour le personnel soignant de première ligne et/ou impliqué dans la riposte aux épidémies qui, de par ses fonctions, est soumis à un risque élevé d’exposition au virus. Cette décision a été prise sur la base de nouvelles données relatives à l'efficacité et à la durée de la protection conférée par ces vaccins, et du fait de la stabilité de l'approvisionnement.

Gavi s'est engagée pour la première fois à soutenir la vaccination contre le virus Ebola en 2014, au début de l'épidémie meurtrière qui a sévi en Afrique de l'Ouest de 2014 à 2016 : l’Alliance a facilité l'utilisation de doses expérimentales en riposte à l’épidémie et accéléré le processus de préqualification, puis la constitution, en 2021, d'un stock mondial d’urgence. Financé par Gavi, ce stock joue un rôle important dans la riposte aux épidémies. Désormais, Gavi va fournir, en plus, des vaccins destinés à la vaccination préventive et continuera à assurer le financement de la vaccination dans les pays à faible revenu.

La maladie à virus Ebola est une maladie rare chez les humains, mais c’est une maladie grave, avec un taux de létalité moyen d'environ 60 %, parfois beaucoup plus élevé en fonction de la réponse apportée à l'épidémie. Toutefois, la disponibilité de vaccins sûrs et efficaces a permis de réduire considérablement le nombre de cas et de décès lors des dernières épidémies, et de les maîtriser rapidement. Le soutien supplémentaire accordé à la vaccination préventive des personnes les plus exposées est d’autant plus important que des données de plus en plus nombreuses indiquent que de nouvelles épidémies pourraient éclater, non seulement suite à la transmission du virus par des animaux infectés, mais aussi suite à la réapparition du virus, des années plus tard, chez des patients qui avaient survécu à l’infection. Grâce à la vaccination préventive, le personnel soignant de première ligne sera déjà protégé contre l’infection et ses conséquences dramatiques avant même le départ des épidémies, ce qui permettra de sauver des vies et d'éviter la déstabilisation des services de santé, et de réduire ainsi le risque de propagation de l’infection au sein des communautés.

« En tant qu’Alliance, Gavi a la capacité de protéger la santé des populations et de sauver des vies dans la mesure où elle a la capacité de rendre les vaccins accessibles à ceux qui en ont le plus besoin, et ce le plus rapidement possible. Les nouveaux programmes lancés aujourd'hui témoignent de l’impact de cette démarche. », a déclaré la Dre Sania Nishtar, directrice exécutive de Gavi, l'Alliance du vaccin. « Prenons, par exemple, la maladie à virus Ebola. C’est une maladie terrible, qui peut dévaster des communautés entières. Il y a dix ans, nous ne disposions d’aucun vaccin pour faire face à une épidémie meurtrière. Aujourd’hui, nous disposons d’un stock mondial de vaccin qui a permis de réduire le nombre de cas et de décès – et dorénavant, ces vaccins vont même être administrés à titre préventif pour protéger ceux qui sont les plus exposés au risque. »

De nouveaux outils pour lutter contre les maladies infectieuses meurtrières

En juillet 2023, un nouveau vaccin conjugué multivalent contre le méningocoque protégeant contre les cinq principaux sérogroupes de la méningite à méningocoque sévissant en Afrique – les sérogroupes A, C, W, Y et X – a reçu la préqualification de l'OMS. Il s'agit du seul vaccin conférant une protection contre le sérogroupe X. Le vaccin MenFive® est disponible dans le cadre du stock mondial de vaccins antiméningococciques financé par Gavi. Il a déjà été utilisé au Nigéria et au Niger, dans des campagnes de vaccination visant à protéger plus de 5 millions de personnes en riposte aux épidémies causées par les sérogroupes C et W. Avec l'ouverture aujourd'hui du guichet pour les demandes de subvention, les pays à haut risque pourront officiellement déployer ce nouveau vaccin dans le cadre de programmes de vaccination systématique et de campagnes de vaccination préventives.

Les infections invasives à méningocoques entraînent chaque année des pertes d’audition, des lésions cérébrales, des crises d'épilepsie, des amputations ou autres handicaps, quand ce n’est pas la mort. Elles sont particulièrement fréquentes dans la "ceinture de la méningite" de l'Afrique subsaharienne, qui compte 26 pays. Pendant des années, Gavi a collaboré avec ces pays pour soutenir la vaccination contre le méningocoque de sérogroupe A : près de 400 millions de personnes ont ainsi pu être vaccinées dans le cadre de campagnes de vaccination ou de programmes de vaccination systématique. C’est ainsi que l'Afrique a réussi à vaincre la méningite A : aucun nouveau cas n’a été détecté depuis 2017. Avec l’arrivée de MenFive® dans l’arsenal des systèmes de santé, on peut espérer parvenir un jour à vaincre les autres sérogroupes en circulation.

La stratégie 2018 d'investissement dans les vaccins (SIV) de Gavi a également identifié les vaccins antirabiques humains pour la prophylaxie post-exposition (PEP) comme un vaccin à fort impact à ajouter à son portefeuille. Son application ayant été retardée en raison de la pandémie de COVID-19, Gavi et ses partenaires se préparent depuis 2018 au lancement du programme, qui consistera à fournir les vaccins antirabiques nécessaires pour la prophylaxie post-exposition aux pays bénéficiant de son soutien où la rage sévit de façon endémique. La rage est un grave problème de santé publique dans plus de 150 pays, principalement en Asie et en Afrique. Elle est responsable chaque année de dizaines de milliers de décès, dont près de la moitié chez des enfants âgés de 5 à 14 ans. Une fois déclarée, la rage est mortelle à 100 %, ce qui signifie que la vaccination dans les zones à haut risque est essentielle, d'autant plus que l'accès aux immunoglobulines antirabiques est très restreint dans la plupart des pays.

De même, la stratégie 2018 d’investissement en faveur de la vaccination de Gavi avait recommandé d’inclure l’administration d’une dose de vaccin contre l'hépatite B à la naissance dans le portefeuille de Gavi. Les pays qui bénéficient de son soutien procèdent déjà à la vaccination systématique contre l'hépatite B au moyen des vaccins pentavalents ou hexavalents, qui sont administrés aux jeunes enfants dans le cadre de la première série des vaccinations. Mais il est de plus en plus évident que l’administration d’une dose à la naissance offre une protection supplémentaire extrêmement important. L'hépatite B tue environ 884 000 personnes chaque année. Les nouveau-nés sont les plus à risque ; sur dix nourrissons infectés, neuf vont développer une hépatite B chronique, et un quart d'entre eux seront atteints d'une maladie hépatique grave. La vaccination est essentielle, car si le virus peut être transmis par les fluides corporels, les nourrissons dont la mère est porteuse du virus peuvent être infectés dans l'utérus ou lors de l'accouchement. Les enfants peuvent être porteurs chroniques d’une infection silencieuse qui devient symptomatique lorsqu’ils atteignent l’âge de 40 à 50 ans, et découvrent qu'ils souffrent d'une insuffisance hépatique (l'inflammation provoquant une cirrhose) ou d'un cancer du foie.


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