De nouveaux vaccins hexavalents sont sur le point d’arriver : quel pourrait être leur impact ?

L’UNICEF prévoit la préqualification par l’OMS du premier vaccin hexavalent contre la coqueluche à germes entiers au cours du troisième trimestre 2023. Voici en quoi il diffère des vaccins existants.

  • 4 juillet 2023
  • 3 min de lecture
  • par Linda Geddes
Fakhra, une vaccinatrice, prépare le vaccin pentavalent pour Fakhra (un enfant n’ayant jamais été vacciné) au centre de vaccination d’un bidonville à Islamabad. Crédit : Gavi/2020/Asad Zaidi
Fakhra, une vaccinatrice, prépare le vaccin pentavalent pour Fakhra (un enfant n’ayant jamais été vacciné) au centre de vaccination d’un bidonville à Islamabad. Crédit : Gavi/2020/Asad Zaidi
 

 

Que sont les vaccins hexavalents ?

Un vaccin hexavalent, ou vaccin 6-en-1, est destiné à protéger les personnes contre plusieurs maladies en combinant les antigènes de six microbes en un seul et même vaccin. Des vaccins hexavalents contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la poliomyélite, l’haemophilus influenza B et l’hépatite B sont disponibles depuis de nombreuses années, mais ils contiennent des morceaux purifiés de la bactérie responsable de la coqueluche (vaccins contre la coqueluche acellulaires) plutôt que la totalité de la bactérie inactivée (vaccins contre la coqueluche à germes entiers). Ces derniers déclenchent des réponses immunitaires plus durables.

La réduction du nombre de vaccinations pourrait également rendre la vaccination contre ces maladies moins coûteuse, en diminuant le nombre de seringues et de boîtes de sécurité nécessaires et en réduisant les coûts du transport, de la chaîne du froid et de la main-d’œuvre.

Plutôt que d’utiliser ces vaccins hexavalents existants, la plupart des pays à faible revenu ont choisi d’administrer aux enfants trois doses du vaccin pentavalent avec un composant de la coqueluche à germes entiers, qui les protège contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, l’haemophilus influenza B et l’hépatite B. La protection contre la poliomyélite est assurée soit par le vaccin antipoliomyélitique oral (VPO), soit par le vaccin antipoliomyélitique inactivé (VPI), mais le VPO est de moins en moins utilisé et l’OMS a recommandé à tous les pays d’introduire au moins une dose de VPI dans leur calendrier de vaccination de routine afin d’éliminer le risque de poliomyélite dérivée d’une souche vaccinale.

Pourquoi de nouveaux vaccins hexavalents sont-ils nécessaires ?

Un vaccin hexavalent comprenant la coqueluche à germes entiers et le VPI serait préférable à l’administration séparée du vaccin pentavalent et du VPI, car il nécessiterait moins de séances de vaccination, ce qui signifie que davantage d’enfants recevraient probablement toutes les doses recommandées pour la protection contre ces maladies. Cela réduirait également le risque que les pays cessent prématurément d’utiliser le VPI si une victoire sur la poliomyélite venait à être déclarée. La réduction du nombre de vaccinations pourrait également rendre la vaccination contre ces maladies moins coûteuse, en diminuant le nombre de seringues et de boîtes de sécurité nécessaires et en réduisant les coûts du transport, de la chaîne du froid et de la main-d’œuvre.

Qui les développe ?

Tous les fabricants de vaccins pentavalents préqualifiés par l’OMS prévoient de mettre au point un vaccin hexavalent contre la coqueluche à germes entiers, bien que ces vaccins soient actuellement à des stades de développement différents. L'UNICEF prévoit la préqualification par l’OMS du premier vaccin hexavalent à germes entiers contre la coqueluche au cours du troisième trimestre 2023.

Ces vaccins doivent être administrés en trois doses, à six, dix et quatorze semaines, avec une dose de rappel entre le premier et le deuxième anniversaire de l’enfant.

Que se passe-t-il ensuite ?

En novembre 2018, le conseil d’administration de Gavi a approuvé un soutien de principe au vaccin hexavalent contre la coqueluche à germes entiers, sous réserve qu’un vaccin soit homologué, recommandé pour une utilisation par l’OMS, préqualifié par l’OMS et qu’il réponde aux caractéristiques du marché qui favoriseraient la réussite de sa mise en œuvre. Ces conditions sont désormais considérées comme remplies.

Une décision approuvant l’ouverture d’un guichet de financement pour un programme hexavalent permettrait au secrétariat de Gavi et à ses partenaires de développer et de finaliser sa conception, et aux pays de commencer à évaluer ces produits, à temps pour les premières introductions à partir de 2024.

Certains pays sont susceptibles de décider de continuer à utiliser le vaccin pentavalent et à administrer le VPI séparément. Toutefois, l’UNICEF a estimé que le marché des vaccins hexavalents pourrait atteindre 100 millions de doses par an d’ici 2030.