Les douleurs lombaires pourraient affecter près d’un quart des survivants à la COVID-19

Les hôpitaux doivent se préparer à une augmentation du nombre de consultations pour lombalgie suite à la COVID-19, avertissent les chercheurs.

  • 17 octobre 2022
  • 3 min de lecture
  • par Linda Geddes
Photo by Kindel Media from Pexels
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Selon de nouvelles données, près d’un quart des personnes qui se remettent de la COVID-19 pourraient souffrir de douleurs lombaires.

Des recherches antérieures avaient déjà suggéré que les premiers stades de l’infection pouvaient couramment s’accompagner de douleurs dorsales - en particulier à avec Omicron – mais on ignorait l’ampleur des lombalgies au cours de la convalescence.

L'étude a révélé que 24,4 % des survivants à la COVID-19 souffraient de douleurs lombaires, contre 15,7 % des personnes qui n'avaient pas été infectées.

Pour mener leur enquête, Mohammed Ali et ses collègues du Centre médical et hospitalier Uttara Adhunik de Dhaka, au Bangladesh, ont interrogé 439 personnes qui avaient été testées positives à la COVID-19 au moins six semaines auparavant, ainsi que 439 autres personnes qui n'avaient pas été infectées. Ils les ont questionnées sur leurs symptômes aux premiers stades de l'infection et leur ont demandé si elles avaient ressenti des douleurs lombaires au cours du mois précédent.

L'étude, publiée dans l'International Journal of Infectious Diseases, a révélé que 24,4 % des survivants de la COVID-19 souffraient lombalgie, contre 15,7 % des personnes qui n'avaient pas été infectées. Dans l'ensemble, 93,5 % des survivants souffrant de lombalgie ont déclaré que les douleurs lombaires étaient apparues ou s’étaient aggravées suite à la COVID-19.

Une analyse statistique poussée a montré que l'infection par le SARS-CoV-2 était à lui seul un facteur prédictif important des douleurs lombaires. Parmi les personnes qui avaient eu la COVID-19, ce problème affectait surtout celles qui étaient moins éduquées ou à faible revenu, celles qui vivaient en zone rurale, qui appartenaient à des familles élargies ou qui avaient déjà reçu un diagnostic d'hypertension artérielle. Il se peut que certaines d’entre elles exercent des activités agricoles ou soient amenées à porter des charges lourdes, et soient donc plus sujettes aux lombalgies, ainsi que le laissent entendre les chercheurs qui reconnaissent toutefois qu’ils n’ont pas particulièrement étudié cette question.

« D’après les résultats obtenus, il faut s’attendre à une vague mondiale de lombalgies suite à la pandémie ».

« Curieusement, les participants qui avaient eu une COVID-19 modérée ont été beaucoup plus nombreux à déclarer souffrir de lombalgies », notent les auteurs de l’étude.

On ne sait pas encore très bien encore pourquoi les survivants de la COVID-19 souffrent de douleurs dorsales. Selon Ali et ses collègues, ce pourrait être dû à un dérèglement de la réponse immunitaire causé par l’infection, qui rendrait plus sensible à la douleur. La faiblesse des muscles spinaux pourrait également jouer un rôle.

« Les résultats de notre étude laissent présager une vague mondiale de lombalgies suite à la pandémie », affirment les chercheurs. Selon eux, il faudrait pouvoir effectuer un diagnostic précoce pour démarrer rapidement un traitement destiné à éviter de nouvelles complications, ou la chronicisation des douleurs lombaires.