Près de 12 millions de personnes sont frappées par la fièvre typhoïde chaque année, principalement dans les pays en développement
La fièvre typhoïde est une maladie potentiellement mortelle causée par la bactérie Salmonella Typhi. Elle se transmet généralement par l’absorption d’eau ou d’aliments contaminés. Les symptômes comprennent une fièvre prolongée, des maux de tête, des nausées, une perte d'appétit, une constipation ou parfois une diarrhée. En l’absence de traitement, la typhoïde peut tuer près de 30% des personnes infectées.
Si l'amélioration des conditions de vie et le recours aux antibiotiques ont largement éliminé la fièvre typhoïde dans les pays industrialisés, cette maladie représente toujours une grave menace dans les pays en développement.
La fièvre typhoïde affecte autour de 12 millions de personnes chaque année et entraîne environ 128 000 décès - principalement en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud. Près d'un tiers des cas concernent des enfants de moins de cinq ans, ce qui souligne l'importance de la prévention de la maladie chez les jeunes enfants.
Avec un traitement antibiotique approprié, le taux de létalité de la fièvre typhoïde peut être inférieur à 1%. Mais ces dernières années, la résistance de Salmonella Typhi aux antimicrobiens a augmenté de façon alarmante. La résistance aux antibiotiques s'étend à travers l'Asie et l'Afrique, ce qui constitue une menace sérieuse pour la santé publique.
Ce problème pourrait anéantir les efforts de lutte contre la maladie et obliger à s’orienter vers la prévention - essentiellement par la vaccination et l'amélioration de l'accès à l'eau potable, à l'assainissement et à l’hygiène - plutôt que vers le traitement à visée curative.
Associée à l’amélioration de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, l’administration de vaccins conjugués contre la fièvre typhoïde peut réduire considérablement la propagation de la maladie et sa charge de morbidité à travers le monde.
En octobre 2017, l'OMS a recommandé l'introduction du vaccin contre la typhoïde pour les enfants de plus de six mois vivant dans les pays d'endémie. Elle recommande également d’effectuer, si possible, une vaccination de rattrapage, en accordant la priorité aux enfants et aux adolescents de moins de 15 ans.
En novembre 2017, Gavi a ouvert un financement pour le vaccin conjugué contre la fièvre typhoïde.
Demander un soutien aux vaccinsEn novembre 2017, Gavi a ouvert un financement pour le vaccin conjugué contre la fièvre typhoïde.
Demander un soutien aux vaccinsDans le cadre de sa stratégie d'investissement en faveur de la vaccination, Gavi avait dès 2008 porté les vaccins contre la fièvre typhoïde au rang des priorités, mais sans engager de financement, en raison de l'absence de vaccin ad hoc. Suite à la présélection d’un nouveau vaccin contre la typhoïde par l'OMS fin 2017, Gavi a ouvert un financement pour ce vaccin. Cette décision a suivi de peu la recommandation du Groupe stratégique consultatif d'experts de l'OMS sur la vaccination d’introduire le vaccin contre la typhoïde dans les programmes de vaccination systématique de tous les pays où la maladie est endémique.
En investissant dans les vaccins contre la fièvre typhoïde, Gavi répond parfaitement à sa mission et à ses objectifs stratégiques.
Les vaccins contre la typhoïde dont on disposait jusqu’ici n'étaient pas efficaces chez les enfants de moins de deux ans et n’induisaient qu'une protection de courte durée. Le nouveau vaccin conjugué induit une réponse immunitaire plus forte. Il entraîne une protection de longue durée et il est efficace chez les enfants dès l’âge de six mois.
Avec une couverture vaccinale élevée, ce nouveau vaccin contre la fièvre typhoïde peut jouer un rôle important dans la lutte contre cette maladie potentiellement mortelle. Son utilisation aidera également la communauté mondiale à évaluer son impact sur la résistance aux antimicrobiens et à identifier les stratégies de vaccination les plus adaptées.
Suivant les recommandations de l'OMS, Gavi soutient les campagnes de rattrapage et cofinance les programmes de vaccination systématique. Ce financement couvre le vaccin lui-même ainsi que le matériel d'injection et une subvention pour les frais d'introduction du vaccin.
Les premières demandes émanant des pays sont attendues début 2018, et l’introduction du vaccin devrait débuter au premier semestre 2019.