Jembe village, Sierra Leone. Copyright: GAVI/2011/Doune Porter
Toutes les 20 secondes, un enfant meurt d’une maladie qui pourrait être évitée grâce à un vaccin. La diarrhée sévère due au rotavirus tue ainsi un enfant par minute, c’est-à-dire 1200 enfant par jour.
Réunis à Washington les 14 et 15 juin 2012, plus de 80 gouvernements ainsi qu’une multitude de partenaires du secteur privé, de la société civile et d’organisations confessionnelles se sont retrouvés pour lancer un Appel à l’Action pour la survie de l’enfant lors d’un forum de haut niveau organisé par les gouvernements de l’Ethiopie, de l’Inde et des Etats-Unis.
Rajiv Shah, administrateur de l’USAID a souligné que « le développement se heurte parfois à des problèmes pour lesquels nous avons peu de solutions. Là, ce n’est pas le cas. Aider un enfant à atteindre son cinquième anniversaire est un objectif à portée de main. La question n’est pas de savoir si le monde peut éliminer les décès d’enfants évitables ; la question est de savoir si nous le voulons. » Il a qualifié « d’aboutissement majeur » le soutien apporté par plus de 50 gouvernements ajoutant qu’il demanderait personnellement à tous les gouvernements de signer cette déclaration. Plus d’une centaine d’organisations de la société civile ont signé leur propre déclaration.
Durant les 40 dernières années, de nouveaux vaccins, des pratiques médicales améliorées, des investissements dans l’éducation et l’engagement des gouvernements, de la société civile et d’autres partenaires ont contribué à la réduction du nombre de décès d’enfants de plus de 50%.
« Nous avons les outils, les traitements, et la technologie pour sauver des millions de vies chaque année, et il n’y a aucune excuse pour ne pas les utiliser » Directeur général de l’UNICEF Anthony Lake |
«Aujourd’hui, nous avons la possibilité d’écrire l’histoire» a affirmé Geeta Rao Gupta, directrice exécutive adjointe de l’UNICEF, « nous pouvons atteindre cet objectif … si nous croyons que cette objectif est réalisable ».
Lors d’une table ronde, le Directeur exécutif de GAVI, Seth Berkley a expliqué que l'une des meilleures idées de son organisation avait abouti à une distribution plus large de vaccins – sans avoir un lien avec la science du développement d’un vaccin. Pour permettre un accès plus large, « nous avons établi un mécanisme de financement innovant par le biais d’une facilité de financement internationale.
Cela nous a permis de d'utiliser le marché pour lever des fonds et cela nous a permis d’être beaucoup plus réactif. » Le Dr. Berkley a également souligné le rôle important des autres mécanismes innovants de financement comme la Garantie de marché, destinée à donner aux fabricants la confiance nécessaire pour produire de nouveaux vaccins à destination des pays en développement.
« Nous avons les outils, les traitements, et la technologie pour sauver des millions de vies chaque année, et il n’y a aucune excuse pour ne pas les utiliser », a déclaré le Directeur général de l’UNICEF Anthony Lake. « Nous devons nous concentrer sur les causes principales de mortalité infantile comme la diarrhée, la pneumonie et le paludisme, en développant les solutions à fort impact, les traitements peu coûteux, une plus grande innovation et impulser une volonté politique plus forte pour atteindre les enfants les plus difficiles à atteindre. Le grand objectif de réduire les décès d’enfants doit être notre cause à tous. »
« L’Inde est honorée de co-organiser cet appel mondial à l’action. Il nous faut saisir cette opportunité. Bien que le taux de mortalité infantile en Inde ait baissé constamment ces dix dernières années, l’heure n’est pas à l’autosatisfaction, a affirmé Ghulam Nabi Azad, le ministre indien de la Santé et de la Famille.
« Dans le monde, il n’y a pas deux pays identiques. C’est pourquoi chacun d’entre nous doit définir sa propre feuille de route pour atteindre cet objectif louable. En Ethiopie, nous avons réduit de moitié les taux de mortalité, qui sont passé de 166 à 88 pour 1 000 naissances vivantes au cours de la dernière décennie », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, le ministre de la Santé de l’Ethiopie.
« Ce que nous pouvons promettre au monde et à nos enfants aujourd’hui c’est que l’Ethiopie fera de son mieux, comme nous l’avons toujours fait pour faire baisser le taux à 20 décès ou moins pour 1 000 naissances vivantes d’ici 2035. Nous pourrons alors regarder en arrière et dire que nous avons rendu justice à nos enfants et que nous avons écrit une page importante dans l’histoire humaine, » a-t-il ajouté.