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On a parlé vaccins avec... Jean-Pierre Mouanda, chef de quartier à Pointe-Noire

Jean-Pierre Mouanda est le chef du quartier de la base aérienne 106 de Pointe-Noire au Congo. Nous l'avons récemment vu à l'œuvre lors de l'opération de vaccination contre la rougeole à Pointe-Noire.

  • 12 septembre 2022
  • 3 min de lecture
  • par Jean David Mihamle
Jean-Pierre Mouanda, chef du quartier de la base aérienne 106 de Pointe-Noire. Crédit : Jean-Pierre Mouanda
Jean-Pierre Mouanda, chef du quartier de la base aérienne 106 de Pointe-Noire. Crédit : Jean-Pierre Mouanda
 

 

Vigoureux, alerte et disponible, Jean-Pierre Mouanda est au service de la population. Cet ingénieur formé dans l'ex-URSS est un relais essentiel des autorités pour atteindre les populations dans diverses opérations de sensibilisation. Que ce soit contre les violences basées sur le genre ou la lutte contre la délinquance juvénile, il est omniprésent.

Quel est le rôle des chefs de quartier dans les opérations de vaccination et la promotion de la santé en général auprès des populations de Pointe-Noire ?

Jean-Pierre Mouanda : Nous faisons tout pour que nos populations puissent être en bonne santé. Nous curons les caniveaux pour lutter contre le paludisme, nous aidons à l'acheminement des personnes indigentes vers les hôpitaux. Lors des opérations lisungi (une opération lancée par l'État congolais afin d'accorder des aides financières directes aux populations les plus pauvres, ndlr), nous aidons à identifier les bénéficiaires, etc.

Parlez-nous de votre implication dans la toute dernière campagne de vaccination contre la rougeole au quartier de la base 106 de Pointe-Noire.

Nous avons joué un grand rôle. Au niveau de nos quartiers respectifs, nous avons accueilli les équipes de vaccination. Avant cela, nous avons sensibilisé les chefs de bloc qui sont allés de maison en maison, et avons aidé à retrouver les enfants de zéro à cinq ans pour qu’ils soient vaccinés. Les chefs de bloc et de zone sont restés en alerte pour atteindre les enfants. Si on a pu vacciner 80% des enfants, c'est grâce aux chefs de quartier, de bloc, de zone.

« Je demande aux parents d'amener les enfants dans les centres de santé pour se faire vacciner. C'est dans notre intérêt. »

Qu’est-ce qui explique que l’objectif de 100% d’enfants vaccinés n’ait pas été atteint ?

Malheureusement, certains citoyens ne connaissent pas l'importance des vaccins. J'ai eu à rendre visite à un enfant qui n'avait pas été vacciné (contre la poliomyélite, ndlr) ; aujourd'hui cet enfant est grand, c'est un adulte. Mais il est paralysé et ne peut pas se mettre debout. Il y a encore beaucoup de parents qui ne comprennent pas le rôle des vaccins. D'aucuns disent que ce sont des tracasseries inutiles.

Nous insistons pour dire que c'est pour sauver leurs enfants, leur éviter la paralysie. Il faut qu'on se rapproche de ces personnes qui doutent encore. Leur expliquer que leurs enfants restent vulnérables aux maladies.

Vous êtes vacciné contre la COVID-19, avez- vous donné l'exemple ?

Toute ma famille est vaccinée. J'ai fait vacciner toute ma famille en commençant par moi ! Tous les chefs de bloc, chefs de zone de mon quartier sont aussi vaccinés. Je les avais amenés à le faire. C'est pour l'intérêt de tous. Sinon nous sommes capables d'entraîner d'autres personnes dans la maladie.

Pour finir, quel message aimeriez-vous faire passer ?

Les gens doivent considérer que la santé est une chose primordiale. Si vous n'avez pas une bonne santé, vous ne pouvez pas aller travailler dans un bureau, vous promener, faire des affaires, étudier… Je demande aux parents d'amener les enfants dans les centres de santé pour se faire vacciner. C'est dans notre intérêt. Il faut être vigilant et éviter de se faire piéger par les fausses informations et l’ignorance.