• La vaccination de base des enfants a repris en 2022, les pays à faible revenu ayant engagé des niveaux historiques de financement national dans les programmes de vaccination.

  • Les données relatives aux épidémies, à la croissance démographique et à l’équité géographique mettent en lumière les défis à venir, alors que les pays s’efforcent de retrouver les niveaux de vaccination d’avant la pandémie et de progresser tout en faisant face à de multiples menaces.

  • Lire le rapport complet ici.

Genève, le 28 septembre 2023 – L’année 2022 a été marquée par une reprise des services de vaccination de routine dans 57 pays à faible revenu soutenus par Gavi, l’Alliance du Vaccin, grâce à des niveaux d’investissement historiques de la part de ces pays, selon le Rapport de situation annuel de 2022 de Gavi publié aujourd’hui.

En 2022, les pays à faible revenu ont collectivement contribué à hauteur de 162 millions de dollars au cofinancement des vaccins soutenus par Gavi, soit le montant le plus élevé de l’histoire de Gavi. Cela porte le montant total de la contribution des pays à faible revenu depuis 2008 – lorsque le cofinancement par les pays a commencé – à 1,5 milliard USD. Le rapport montre que, malgré une période de turbulences économiques, et à l’exception de trois dérogations dues à des crises humanitaires, tous les pays ont atteint leurs objectifs de cofinancement des vaccins en 2022. Ces données soulignent que la vaccination reste une priorité absolue de l’agenda politique ainsi qu’un défi, le cofinancement des pays devant à nouveau augmenter de manière substantielle, de plus de 30 %, en 2023.

Cet engagement soutenu des pays a été la clé de l’impact du programme : en 2022, le pourcentage d’enfants ayant reçu les trois doses de vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (DTC3) – un critère essentiel de protection de base – a augmenté de 3 points en pourcentage pour atteindre 81 % dans les 57 pays de mise en œuvre de Gavi. L’appropriation par les pays et la durabilité sont des piliers essentiels de l’approche de l’Alliance du Vaccin, qui vise à soutenir les systèmes nationaux sur la voie de l’autosuffisance à mesure que les économies se développent et croissent. À cela s’ajoutent les retombées économiques de la vaccination elle-même : le rapport souligne que les programmes de vaccination dans les pays à faible revenu soutenus par Gavi ont généré plus de 220,5 milliards USD de bénéfices économiques depuis 2000.

Parallèlement à ces résultats prometteurs, le rapport de situation annuel 2022 de Gavi met en garde contre les difficultés rencontrées par les pays à faible revenu pour maintenir ces progrès. Bien qu’elle évolue dans la bonne direction, la couverture vaccinale de routine dans les pays de mise en œuvre de Gavi reste inférieure de 2 points en pourcentage à celle de 2019, la dernière année avant que la pandémie ne fasse des ravages, et les progrès sont inégaux d’un pays à l’autre et d’une région à l’autre. De même, si le nombre d’enfants n’ayant reçu aucune dose de vaccin est tombé à 10,2 millions en 2022, il reste plus élevé que les 9 millions estimés en 2019.

Tout en reconnaissant les multiples priorités auxquelles les pays sont confrontés, le rapport souligne également que le bilan de l’incapacité à atteindre de manière cohérente les communautés les plus vulnérables ne fera que s’alourdir. Il avertit que les effets du changement climatique, des conflits, des migrations et de la déforestation se font déjà sentir, avec un nombre croissant d’épidémies de maladies infectieuses et un risque plus élevé de pandémies à l’avenir.

« Les pays soutenus par Gavi ont déployé des efforts considérables pour rétablir la vaccination, élargir la couverture et mobiliser les ressources nationales pour assurer la durabilité à long terme », a déclaré José Manuel Barroso, Président du Conseil d’administration de Gavi. « En tant qu’Alliance, notre priorité est de les aider à maintenir cette trajectoire et à travailler en collaboration pour se préparer aux nouvelles opportunités et aux nouveaux défis auxquels nous sommes confrontés. La perspective de voir la vaccination apporter des avantages sociétaux et économiques transformateurs est plus grande que jamais, mais seulement si nous sommes collectivement capables de naviguer sur le chemin qui nous attend. »

« Les données présentées dans le rapport de situation annuel de cette année montrent que la vaccination est vraiment une réussite mondiale, grâce aux niveaux de collaboration sans précédent que nous observons pour étendre les vaccinations, favoriser l’équité et construire une voie à long terme vers la durabilité », a déclaré David Marlow, PDG de Gavi, l’Alliance du Vaccin. « Dans le même temps, nous ne devons pas perdre de vue les défis à venir, car les pays sont confrontés à un avenir très incertain en raison de la détérioration des conditions économiques, des perspectives géopolitiques incertaines et de l’impact du changement climatique, entre autres facteurs. La nécessité de poursuivre la collaboration et l’innovation est aujourd’hui plus grande que jamais ».

D’autres faits marquants relatifs aux 4 objectifs stratégiques de Gavi pour la période 2021-2025 incluent :

Objectif 1 : introduire et intensifier le déploiement des vaccins : avec l’ajout de la COVID-19 et des vaccins contre le paludisme au cours de la période stratégique actuelle, le portefeuille de Gavi offre désormais aux pays des vaccins contre 19 maladies infectieuses. Parallèlement à la reprise de la vaccination contre le DTC3, les pays soutenus par Gavi ont également enregistré une forte progression de la couverture de la troisième dose du vaccin conjugué contre le pneumocoque (PCV), qui a atteint 70 % en 2022 après avoir stagné pendant trois ans à 56 %. La couverture de la dernière dose du calendrier du vaccin contre le papillomavirus humain (anti-VPH) a également atteint 10 %, cinq pays supplémentaires l’ayant adopté dans leurs plans nationaux de vaccination.

Avertissement :l’apparition de plus en plus fréquente d’épidémies de maladies infectieuses dans des pays où elles n’ont pas été détectées depuis de nombreuses années, voire jamais, rend la détection et la riposte beaucoup plus difficiles. En 2022, seuls 18 % des interventions en cas d’épidémie bénéficiant d’un soutien mondial ont été jugées conformes aux critères de détection et de riposte en temps voulu, contre 28 % en 2021.

Objectif 2 : renforcer les systèmes de santé pour accroître l’équité en matière de vaccination : avec l’augmentation de la couverture du DTC3 et la réduction du nombre d’enfants n’ayant reçu aucune dose de vaccin (voir ci-dessus), la direction prise en matière d’équité est encourageante. Les systèmes de santé ont également été incroyablement efficaces pour tirer le meilleur parti de ressources limitées : en 2022, les systèmes de santé ont atteint 68 millions d’enfants individuellement avec des vaccins de routine soutenus par Gavi, en administrant 9 % de doses de routine de plus qu’en 2019.Il est important de noter que les enfants des pays soutenus par Gavi sont désormais mieux protégés que les enfants des autres pays contre dix maladies évitables (56 % contre 53 %), ce qui constitue la mesure de « l’étendue de la protection » de Gavi, un paramètre important qui oriente le travail de l’Alliance.

Avertissement :si les pays de mise en œuvre de Gavi ont vacciné à peu près le même nombre d’enfants avec les vaccins de routine qu’en 2019, la couverture n’a pas complètement retrouvé les niveaux de 2019 en raison de la croissance de la population, en particulier en Afrique. Les pays de mise en œuvre de Gavi enregistrent 9 millions de naissances supplémentaires chaque année par rapport à l’année 2000. Cette croissance démographique souligne l’ampleur du défi auquel sont confrontés les systèmes de santé s’ils veulent rétablir les niveaux de couverture à ceux d’avant la pandémie, voire les dépasser. Le rapport souligne également que la couverture reste inégale d’un pays à l’autre et à l’intérieur d’un même pays. Gavi suit « l’équité géographique » en examinant les taux de couverture par le DTC3 dans les districts où la couverture est la plus faible dans chaque pays. Dans ces zones, le DTC3 s’est maintenu en 2022 à 62 %, mais il est toujours inférieur à celui de 2019, où la couverture moyenne était de 67 %.

« La reprise mondiale de la vaccination est encourageante et rend hommage à ceux qui ont travaillé si dur pour rétablir des services de vaccination vitaux après maintenant trois années de couverture moindre par rapport aux niveaux pré-pandémie », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS. « Mais les moyennes mondiales et régionales ne disent pas tout, et elles masquent des inégalités graves et persistantes. Lorsque les pays et les régions sont à la traîne, les enfants en paient le prix. Nous sommes fiers de collaborer avec Gavi pour faire en sorte que chaque enfant bénéficie du pouvoir salvateur des vaccins ».

« Les pays ont déployé d'énormes efforts au cours de la dernière année pour inverser le recul historique de la vaccination de routine, mais la tâche n'est pas encore achevée », a déclaré Catherine Russell, la Directrice générale de l'UNICEF. « Il reste encore de nombreux pays qui doivent récupérer le terrain perdu pendant la pandémie, laissant ainsi des enfants vulnérables face à des maladies évitables telles que la polio et le VPH. Dans certaines régions à faible revenu, nous constatons même une diminution des taux de couverture, notamment pour la vaccination contre la rougeole. Nous devons redoubler d'efforts pour atteindre chaque enfant. La phase de récupération a débuté ; maintenant, assurons-nous qu'elle soit équitable et durable ».

Objectif 3 : améliorer la viabilité des programmes de vaccination : le modèle de l’Alliance est conçu pour être catalytique, c’est-à-dire pour tirer parti des systèmes nationaux et les renforcer en soutenant l’appropriation des programmes de vaccination par les pays. Bien qu’ils aient dû faire face à des niveaux d’endettement croissants ainsi qu’à l’impact du changement climatique, de la guerre en Ukraine et d’autres chocs mondiaux, en 2022, les pays soutenus par Gavi ont continué à faire preuve d’un engagement fort en faveur de la durabilité et de l’appropriation des programmes de vaccination par les pays. Outre les contributions record de 162 millions USD au titre du cofinancement en 2022 (voir ci-dessus), le nombre de programmes de vaccination introduits à l’origine avec un financement de Gavi et désormais entièrement autofinancés a atteint 54 en 2022, contre 40 en 2018.

Avertissement : les pays étant confrontés à de multiples défis – reprise après une pandémie, inflation, dette, conflits, climat et croissance démographique, pour n’en citer que quelques-uns – même les économies relativement plus fortes qui en sont au stade final de la transition vers la fin du soutien de Gavi peuvent avoir du mal à cofinancer les programmes. Afin de réduire le risque d’échec de la transition pour les pays en voie de devenir totalement autosuffisants, le Conseil d’administration de Gavi a décidé en décembre 2022 de prolonger la phase de transition accélérée de cinq à huit ans, entre autres mesures.

Objectif 4 : garantir des marchés sains pour les vaccins et les produits connexes : des programmes d’immunisation sains doivent être soutenus par des écosystèmes de production de vaccins sains. En 2022, Gavi a atteint son objectif de faire en sorte qu’au moins dix de ses marchés de vaccins soient considérés comme « sains ». Dans le même temps, le portefeuille de nouveaux produits innovants de Gavi est passé de deux à neuf en 2022, dont cinq utilisant la technologie des patchs de microréseau (microarray patch, MAP) – un moyen d’administrer des vaccins sans aiguille qui pourrait apporter d’énormes avantages en termes de facilité d’utilisation.

Avertissement : si le nombre de fabricants fournissant des vaccins préqualifiés soutenus par Gavi est passé de 5 en 2001 à 19 en 2022, certaines régions – en particulier l’Afrique – sont restées gravement sous-desservies. En 2022, Gavi a publié un livre blanc décrivant des plans visant à développer la fabrication durable de vaccins en Afrique et a commencé à travailler d’urgence avec l’Union africaine, les Centres africains de contrôle des maladies (CDC), les donateurs et les partenaires pour remédier à ce déséquilibre.


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Rapport annuel 2022

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