On a parlé vaccins avec… Professeur Bangaly Traoré, coordinateur du programme national de lutte contre le cancer en République de Guinée

Professeur Bangaly Traoré est coordinateur du programme national de lutte contre le cancer en République de Guinée. Avec lui, nous évoquons l'importance de la vaccination contre le papillomavirus, qui peut provoquer le cancer du col de l'utérus.

  • 2 février 2023
  • 3 min de lecture
  • par Personnel de Gavi
Professeur Bangaly Traoré
Professeur Bangaly Traoré
 

 

VaccinesWork : Quel est l’impact du cancer du col de l’utérus dans votre pays ?

Professeur Bangaly Traoré : Le cancer du col de l’utérus est la première cause de mortalité et morbidité par cancer en république de Guinée. On estime qu’il y a plus de 2000 nouveaux cas annuels et de plus de 1800 décès, ce qui représente 4 à 5 décès par jour dans notre pays.

Pourquoi pensez-vous que le vaccin contre le papillomavirus est important ?

La Guinée fait partie des pays à très haute prévalence de l’infection par virus du papillome humain. Vacciner contre ce virus permet de réduire fortement l’incidence du cancer du col en république de Guinée.

« Le cancer du col de l’utérus est la première cause de mortalité et morbidité par cancer en république de Guinée. »

Quels sont les défis pour renforcer la demande de ce vaccin ?

Le défi sera de faire le plaidoyer au niveau du gouvernement, et mobiliser des ressources pour mettre à disposition les vaccins, et également faire la sensibilisation pour l’adhésion de la population à la vaccination contre le VPH.

Pourquoi y a-t-il de la méfiance à l’encontre de ce vaccin en Guinée ?

La vaccination n’a pas encore commencé, mas ce que nous remarquons, ce sont les barrières socio-culturelles. Il faut vaincre ces considérations, il faut parler des effets secondaires et de leur gestion, et de l’innocuité du vaccin au niveau de la population.

Pourquoi le plaidoyer et la mobilisation autour du vaccin sont importants ?

Le plaidoyer va permettre un engagement politique, de l’exécutif pour mobiliser des ressources au niveau national et international qui permettront d’établir des partenariats pour rendre disponible le vaccin. Au niveau de la population, il faut surtout mobiliser les acteurs locaux, socioculturels, les influenceurs, pour sensibiliser, assurer la mobilisation sociale, afin que les enfants de 9 à 15 ans soient vaccinés contre le virus du papillome humain.

Quel est le rôle que les organisations de société civile peuvent jouer ?

Les organisations de société civile vont créer la demande. Ce sont elles qui sont bénéficiaires de ces programmes de vaccination. Elles vont faire le plaidoyer au niveau du gouvernement, et également accompagner la mise en œuvre des programmes de vaccination au niveau des communautés.