GAVI et le Vaccine Fund appellent à un plus grand soutien politique et un engagement financier accru en matière de vaccination

Lyon, France, 11 octobre 2004 - Depuis quatre ans, l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI) et le Vaccine Fund (Fonds mondial pour les vaccins) ont contribué à la vaccination de près de 45 millions d’enfants de moins de quatre ans parmi les plus pauvres de la planète avec de nouveaux vaccins. Aujourd’hui, GAVI et le Vaccine Fund en ont appelé à un plus grand soutien politique et un engagement financier accru en matière de vaccination.

Lors du Congrès mondial sur les vaccins qui se tient à Lyon, Carol Bellamy, Directrice générale de l’UNICEF et Jacques-François Martin, Président du Vaccine Fund, ont déclaré qu’il était urgent de récolter de nouveaux fonds pour endiguer la vague de décès prématurés et totalement évitables des enfants les plus vulnérables du monde.

« Malgré des progrès considérables au cours des 50 dernières années dans certaines régions du monde, des efforts bien plus importants restent à fournir. Aujourd’hui, un enfant sur six meurt avant l’âge de cinq ans alors que cette proportion est de un sur 143 dans les pays industrialiés, » a declaré Bellamy.

« Nous devons absolument trouver plus d’argent et apporter de nouvelles ressources, à la fois publiques et privées, si nous voulons atteindre les Objectifs de développement du Millénaire (Millennium Development Goals) fixés par la communauté internationale, et en particulier atteindre l’objectif de diminuer le nombre d’enfants qui meurent chaque année, » ajoute Martin. « À moins que le montant des aides disponibles n’augmente de façon considérable, et, tout aussi important, qu’il soit utilisé efficacement, ces objectifs finiront comme beaucoup d’autres engagements prometteurs mais malheureusement jamais tenus ».

Dans la plupart des pays les plus pauvres de la planète, l’objectif de réduction de la mortalité des enfants moins de cinq ans est loin d’être atteint. L’OMS et l’UNICEF estiment que d’après la tendance actuelle, le taux de vaccination nécessaire pour atteindre l’objectif fixé ne sera pas obtenu avant 2037, soit près de vingt ans après la date prévue.

La vaccination sauve déjà plusieurs millions d’enfants de moins de cinq ans chaque année. Elle permet également de diminuer les coûts des traitements administrés et de réduire considérablement les infirmités consécutives aux maladies infectieuses. Dans certains pays, les efforts en matière de vaccination se sont vus contrariés par les conflits, la carence des systèmes de santé existants ou encore les prix trop élevés des vaccins pour les pays à faible revenu.

En s’adressant aux leaders des pays industrialisés pour démontrer que la volonté politique pouvait permettre de recueillir de nouveaux fonds, Jacques-François Martin a insisté sur le fait que plus de 30 millions d’enfants n’étaient toujours pas vaccinés durant la première année de leur vie, et que les maladies pouvant être évitées grâce aux vaccins tuaient encore plus de 2 millions de personnes chaque année, dont 1,5 million d’enfants. Soulignant les progrès de la recherche, M. Martin a également fait remarquer qu’il serait possible d’éviter plus de 2 millions de morts supplémentaires dues à de maladies dont les vaccins sont actuellement en cours de développement, comme les infections à méningocoques, l’infection à pneumocoque et les maladies diarrhéiques à rotavirus.

Depuis 2000, l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI) et le Vaccine Fund ont versé 429 millions de $ US à 70 pays, et vacciné plus de 9 millions d’enfants supplémentaires avec des vaccins de base et presque 45 millions d’enfants supplémentaires avec de nouveaux vaccins . Grâce à un développement exceptionnellement rapide, le Vaccine Fund avait déjà engagé près de 95 % de ses ressources disponibles dès la fin de l’année 2003.

En encourageant les pays à concevoir leurs propres demandes de subventions et en subordonnant le financement de ces demandes aux résultats obtenus, l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI) favorise la prise en charge des programmes par les communautés et permet de renforcer l’expertise locale. Ainsi, de nombreux pays ont pu faire des avancées considérables en matière de couverture vaccinale de la population et améliorer la portée de leurs systèmes de santé.

« Nous savons qu’une évolution positive est possible », affirme Bellamy. « Assurons-nous maintenant que les ressources nécessaires à cette perspective soient mises à disposition des pays qui en ont le plus besoin. »

 

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