• L'investissement de Gavi dans une initiative visant à renforcer les capacités de diagnostic de la fièvre jaune en Afrique a "révolutionné" le diagnostic sur le continent, réduisant ainsi à l’avenir le risque d’épidémies.

  • De 2017 à 2020, les pays africains à haut risque d'épidémies de fièvre jaune ont connu une réduction de 70 % du temps nécessaire à la réalisation des tests.

  • Le nombre de laboratoires africains capables de confirmer le diagnostic de fièvre jaune a quadruplé et le premier kit commercial de diagnostic PCR de la fièvre jaune est désormais disponible.

Genève, le 7 septembre 2021 – Une initiative visant à renforcer les capacités de diagnostic de la fièvre jaune en Afrique a "révolutionné" le diagnostic sur le continent, a annoncé aujourd'hui Gavi, l'Alliance du Vaccin l'une des agences de coordination du programme.

Cette initiative fait partie de la stratégie mondiale pour l'élimination des épidémies de fièvre jaune (dite EYE, pour Elimination of Yellow Fever Epidemics) et réunit différents partenaires, dont l'OMS, l'UNICEF, le CDC américain, l'Institut Pasteur de Dakar, le Centre Pasteur du Cameroun et l'Institut ougandais de recherche sur les virus. Le programme relatif aux capacités de diagnostic a fait des progrès considérables depuis son lancement en 2018 :

  • Le nombre de laboratoires africains capables de confirmer le diagnostic de fièvre jaune est passé d'un seul, au Sénégal, à quatre. Le Nigéria, le Cameroun et l'Ouganda sont désormais en mesure de déterminer avec certitude si une personne est atteinte de fièvre jaune, et ceci dès le début de la maladie. En permettant d’identifier correctement les cas de maladie, ce réseau de laboratoires aide les autorités de santé à prendre les bonnes décisions et à réduire les gaspillages : près de 2 millions de dollars ont ainsi été économisés. Sur la base des données de ce réseau, certains pays ont décidé de protéger leurs populations contre la fièvre jaune dans la durée ; c’est ainsi que l'Ouganda a décidé en 2020 d'introduire le vaccin contre la fièvre jaune dans son programme de vaccination de routine.
  • Les pénuries chroniques de fournitures de laboratoire qui entravaient et retardaient le diagnostic de fièvre jaune ont été résolues par l’arrivée de trousses qui peuvent être facilement commandées par les laboratoires nationaux. Le temps moyen nécessaire à ces laboratoires pour effectuer le diagnostic à partir d’un prélèvement et alerter sur le début d’une nouvelle épidémie ou la progression d’une épidémie en cours a diminué de 70 %, passant de plus de trois mois et demi en 2017 à 39 jours en 2020.
  • Un nouveau kit commercial de test PCR validé par le comité technique des laboratoires de l'EYE est maintenant disponible dans les laboratoires nationaux appartenant réseau de laboratoires de l'OMS pour la fièvre jaune.
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« Avant que l’on investisse dans les capacités de diagnostic, il était très difficile pour les pays d'Afrique de déterminer avec précision où les épidémies de fièvre jaune risquaient d'éclater, » a expliqué le Dr Seth Berkley, Directeur exécutif de Gavi, l'Alliance du Vaccin. « Et les épidémies pouvaient se propager rapidement avant que l’on puisse mettre en place des mesures d'endiguement. C’est ce qui s’est passé en Angola et en République démocratique du Congo (RDC) en 2015. Par ailleurs, il arrivait d’effectuer des campagnes de vaccination préventive coûteuses, mais inutiles, dans des zones où le risque épidémique était en réalité très faible. En quelques années seulement, cet investissement a révolutionné les capacités de diagnostic d'un certain nombre de pays, ce qui les met dans une bien meilleure position pour lutter contre cette terrible maladie. »

Ces progrès sont dus en partie à la mise en place d’un nouveau mécanisme qui permet de grouper les achats de kits diagnostiques de la fièvre jaune et de consommables pour les laboratoires, ce qui a permis de créer un marché pour ces outils de diagnostic essentiels. La Division des approvisionnements de l'UNICEF a créé de nouvelles voies d'approvisionnement et de nouvelles relations avec les fabricants, de façon à améliorer la disponibilité et la distribution de ces fournitures, tandis que le comité technique des laboratoires de l'EYE a défini des normes et évalué les kits de diagnostic commerciaux, et identifié ceux qui étaient suffisamment précis et fiables pour mériter d'être utilisés.

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« L’UNICEF et Gavi ont élargi leur partenariat pour y inclure les tests diagnostiques, ce qui a déjà donné des résultats positifs et je suis ravie de voir les progrès réalisés en matière de capacités de diagnostic de la fièvre jaune en Afrique, » a déclaré Etleva Kadilli, Directrice de la Division des approvisionnements de l'UNICEF. « Forts de leur expertise en matière de marché et d'approvisionnement, l'UNICEF et ses partenaires vont permettre de rattraper le retard en matière de diagnostic de la fièvre jaune en Afrique et aider les pays à poursuivre leurs programmes dans ce domaine à un rythme soutenu. »

« Le succès de la stratégie EYE à ce jour est dû aussi aux investissements continus de nos partenaires – et notamment de Gavi, l'Alliance du Vaccin – que ce soit en termes de temps ou de ressourcesx, » a reconnu le Dr Mike Ryan, Directeur exécutif chargé du Programme OMS de gestion des situations d’urgence sanitaire. « Nous constatons une nette amélioration dans la vitesse de transport de nos prélèvements à l’international, et les délais entre la détection de la fièvre jaune et la riposte ont été réduits, ce qui permet de sauver des vies. Les investissements dans l’aide technique et la formation des personnels de laboratoire à travers le continent africain, de même que l’introduction de méthodes diagnostiques innovantes, nous rapproche de notre objectif d'élimination de ces épidémies mortelles qui frappent l'Afrique et les Amériques, et qui sont susceptibles de se propager à travers le monde. »

L'initiative EYE a permis d'améliorer le transport des échantillons. L’OMS collabore avec des affréteurs pour mettre en place un système international de transport des prélèvements et forme des logisticiens sur tout le continent. Différents organismes, dont l'OMS, le CDC américain, les laboratoires régionaux de référence, fournissent une aide technique et mettent en place des formations pour accroître le nombre de laboratoires capables de confirmer la présence de la fièvre jaune (formation à la PCR et aux nouveaux kits de tests sérologiques mis au point par les CDC américains pour la fièvre jaune ; soutien au renforcement des capacités des instituts nationaux de santé publique).

En 2018, le conseil d'administration de Gavi a approuvé un financement de 8,2 millions de dollars destiné à l’achat de matériel de laboratoire pour le diagnostic de la fièvre jaune, et un autre de 5,3 millions de dollars pour le renforcement des capacités de laboratoire de 24 pays africains sur la période 2019-2021. Ces financements pour le diagnostic de laboratoire se rajoutent aux investissements, beaucoup plus importants, consentis par Gavi pour la vaccination contre la fièvre jaune dans le cadre de la stratégie EYE : 428 millions de dollars pour la période 2016-2020 et 424 millions de dollars pour la période 2021-2025.

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« Même si certaines des pires épidémies de fièvre jaune se sont produites dans les années 1700, cette maladie représente toujours un risque permanent pour la santé publique, comme on l'a vu avec les épidémies qui ont éclaté récemment en Angola et au Brésil, » a déclaré le Dr Erin Staples, médecin épidémiologiste dans le département des maladies à arbovirus des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies. « Les investissements de Gavi dans les vaccins contre la fièvre jaune protègent des millions de personnes. Les investissements dans les capacités de laboratoire ont amélioré notre capacité à détecter rapidement les cas de maladie et vont permettre de réduire le risque d'épidémies. »

La fièvre jaune est une maladie virale transmise par les moustiques, qui peut provoquer des hémorragies incontrôlées et entraîner la mort. Sur le plan clinique, elle ressemble à de nombreuses autres maladies, notamment à la maladie à virus Ebola et aux hépatites A, B et C. C’est pourquoi il est nécessaire de disposer des tests diagnostiques précis pour déterminer si une personne est atteinte de fièvre jaune ou d'une autre affection. La distribution géographique de la fièvre jaune évolue du fait du déclin de l’immunité et du recul des actions de lutte contre les moustiques, et le virus pourrait désormais se propager dans des zones considérées jusqu’ici comme non endémiques. Les récentes épidémies de fièvre jaune, dont certaines ont impliqué des voyageurs qui ont ramené la maladie dans leur pays d'origine, soulignent la menace mondiale persistante qu’elle représente pour le contrôle et la prévention des maladies.

Compte tenu des décès et des perturbations que peut provoquer la fièvre jaune, les tests diagnostiques visant à améliorer l'efficacité et l'équité de la prévention vaccinale constituent une solution extrêmement rentable.


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