• Au cours des prochaines années, Gavi, l'Alliance du Vaccin et ses partenaires vont axer leurs efforts sur la relance de la vaccination contre le virus du papillome humain (VPH). L’objectif est d'atteindre 86 millions d'adolescentes, de rétablir et améliorer rapidement la couverture vaccinale, de mettre en place des programmes de vaccination durables.

  • Alors même que le vaccin contre le VPH est capable de prévenir efficacement le cancer du col de l'utérus, qu’il figure dans le portefeuille de Gavi, et qu’il a été introduit dans de nombreux programmes de vaccination systématique, la couverture vaccinale contre le VPH avec un schéma complet n’est que de 12 % à l’échelle mondiale. Les contraintes d'approvisionnement, les fluctuations de la demande et la fermeture des écoles pendant la pandémie ont entravé et ralenti les progrès au cours des dernières années.

  • Déclaration d’Aurélia Nguyen, responsable de la stratégie des programmes de Gavi : « Des millions d'adolescentes risquent encore de contracter l’infection et de développer un cancer du col de l'utérus. Alors qu’elle est évitable par la vaccination, cette maladie mortelle continue de tuer de manière disproportionnée les femmes vivant dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Il faut de toute urgence prendre les mesures nécessaires pour s'assurer qu'aucune adolescente ne soit laissée de côté. C’est une question d’égalité des genres et d’équité. »

Genève, le 27 avril 2023 – Gavi, l'Alliance du Vaccin et ses partenaires se sont engagés à vacciner 86 millions d'adolescentes contre le virus du papillome humain (VPH) d'ici 2025. À cette fin, ils ont élaboré un plan d’action pour relancer le programme de vaccination contre le VPH, après avoir obtenu l'approbation du Conseil d'administration de Gavi.

Au cours des trois prochaines années, l'Alliance du Vaccin - qui regroupe divers partenaires, dont les gouvernements des pays concernés, l'Organisation mondiale de la Santé, l'UNICEF, la Fondation Bill & Melinda Gates et la société civile - travaillera avec les pays à revenu faible ou intermédiaire pour aider les adolescentes à avoir accès à ce vaccin qui peut leur sauver la vie. Cet effort de relance se fera sur trois fronts :

  • Introduction du vaccin : nouveau financement et assistance accrue pour l’introduction du vaccin contre le VPH dans les calendriers de vaccination systématique ;
  • Rattrapage et renforcement : vaccination de cohortes multi-âges (MAC) pour rattraper rapidement le retard et améliorer la couverture avec le vaccin contre le VPH ;
  • Intégration : Pérennisation de la vaccination contre le VPH par son intégration dans les programmes de vaccination systématique et les soins de santé primaires.

Parallèlement, Gavi aidera les pays à mettre en application la recommandation du Groupe consultatif stratégique OMS d'experts (SAGE) sur la vaccination émise en 2022, qui permet désormais aux pays d'opter pour un calendrier à une seule dose pour la vaccination contre le VPH. La décision prise par les pays quant à l’adoption et l’application des nouvelles directives aura une importance capitale.

Le Bangladesh, le Cambodge, l'Éthiopie, l'Indonésie1, le Kenya, le Nigéria, le Togo et la Zambie figurent parmi les pays qui devraient pouvoir bénéficier d'un soutien de Gavi au cours des douze prochains mois. Gavi continuera également à aider les pays qui ont déjà introduit le vaccin à améliorer les taux de couverture, et ceux qui prévoient de le faire à s’y préparer.

Gavi poursuivra ses programmes habituels de soutien aux vaccins et aux systèmes de santé ; mais la décision du Conseil d'administration de décembre dernier lui permettra en outre de consacrer des fonds supplémentaires pour aider les pays et leurs partenaires à administrer ce vaccin essentiel à un nombre plus élevé que jamais d’adolescentes. Ce nouveau financement sera réparti comme suit : 33 millions de dollars pour l'assistance technique nécessaire pour la planification, l’introduction du vaccin et la mise en place de la vaccination ; 40 millions de dollars pour renforcer les systèmes de santé impliqués dans l'administration du vaccin contre le VPH ; et 69 millions de dollars en cash pour son introduction dans de nouveaux pays.

Compte tenu des difficultés propres à la vaccination contre le VPH (par exemple : fonctionnement des services de vaccination, obstacles liés au genre, fluctuation de la demande, méfiance vis-à-vis du vaccin) - et de la nécessité d’organiser et appliquer les programmes de vaccination de façon à atteindre toutes les adolescentes (y compris celles qui ne sont pas scolarisées et celles qui sont VIH+) - Gavi va consacrer également 15 millions de dollars à l’instauration d'un programme d'apprentissage qui expliquera comment mettre en place et intégrer la vaccination contre le VPH dans les programmes de vaccination systématique et les soins de santé primaires dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Pour réussir, ce programme devra s’appuyer sur la mobilisation des communautés vivant dans les différents contextes, sur la communication et la collaboration de tous les partenaires (OMS, UNICEF, organisations de la société civile, gouvernements, etc.).

Un vaccin à l'impact exceptionnel

« Le vaccin contre le virus du papillome humain est l'un des vaccins les plus efficaces de ceux que soutient Gavi. Il a permis de sauver des millions de vies et de protéger l'avenir de millions d’adolescentes dans le monde entier », a reconnu Aurélia Nguyen, responsable de la stratégie des programmes chez Gavi. « Pourtant, des millions de jeunes filles risquent encore de contracter l’infection et de développer un cancer du col de l'utérus. Alors qu’elle est évitable par la vaccination, cette maladie mortelle continue de tuer de manière disproportionnée les femmes vivant dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. La pandémie de COVID-19 et la fermeture des écoles ont également entravé ou retardé la progression de la vaccination : il faut de toute urgence prendre les mesures nécessaires pour s'assurer qu'aucune adolescente ne soit laissée de côté. C’est une question d’égalité des genres et d’équité. »

Le papillomavirus est à l'origine de plus de 95 % des cas de cancer du col de l'utérus dans le monde et constitue la première cause de décès par cancer chez les femmes dans près de la moitié des pays d'Afrique subsaharienne. Malgré les efforts déployés par les pays et les partenaires, le taux de couverture pour un schéma vaccinal complet chez les filles reste faible au niveau mondial (12% en 2021 ), ce qui laisse des millions de femmes et d'adolescentes vulnérables au virus et exposées au risque de développer la maladie. Si la couverture vaccinale est proche de la moyenne mondiale (11 % en 2021) dans les pays soutenus par Gavi, elle est particulièrement basse en Asie du Sud-Est. Quatre-vingt-dix pour cent (90 %) des quelque 342 000 femmes qui seraient, selon les estimations, décédées du cancer du col de l'utérus en 2020, vivaient dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. Le vaccin contre le VPH est très efficace : avec 17,4 décès évités pour 1 000 adolescentes vaccinées, il peut prévenir jusqu'à 90 % des cas de cancer du col de l'utérus. Avec la vaccination contre le VPH, il est possible d’éliminer le cancer du col de l'utérus. En investissant dans la vaccination contre le VPH, on investit dans la santé des femmes et dans l'avenir des jeunes filles.

Une opportunité à saisir

L'Alliance du Vaccin a commencé en 2012 à aider les pays à introduire le vaccin contre le VPH. À à ce jour, 29 pays, dont 20 en Afrique, l’ont déjà introduit, et 14,7 millions de filles ont été entièrement vaccinées avec le soutien de Gavi dans le cadre de la vaccination systématique et de campagnes de vaccination de cohortes multiâges. Cependant, de graves contraintes d'approvisionnement au niveau mondial, combinées aux difficultés rencontrées pour vacciner les adolescentes en raison de sensibilités culturelles particulières et d’obstacles liés au genre, ont empêché d'améliorer la couverture vaccinale. La pandémie de COVID-19 a également eu de graves répercussions sur les programmes de vaccination contre le VPH, dont beaucoup sont organisés dans les écoles, ce qui a empêché les jeunes filles de bénéficier de vaccins vitaux.

Gavi et ses partenaires travaillent depuis plusieurs années avec les fabricants pour façonner le marché des vaccins contre le VPH de façon à le rendre plus sain. Les problèmes d'approvisionnement s'atténuent aujourd'hui, grâce à l'augmentation des capacités de production et à l'obtention de la préqualification de nouveaux vaccins par l'OMS. L’OMS ayant par ailleurs confirmé l’année dernière qu’il est possible d’obtenir un degré élevé de protection avec un schéma à une seule dose, maintenant se présente l’occasion unique d'accélérer les progrès vers la réalisation des objectifs de vaccination.

Conscient de cette situation, le Conseil d'administration de Gavi a approuvé en décembre 2022 la relance du programme de vaccination contre le VPH de l'Alliance, et lui a attribué un financement de plus de 600 millions de dollars US pour jusqu’à la fin de l’année 2025. Grâce à ce financement supplémentaire, l'Alliance devrait pouvoir atteindre l'objectif ambitieux qu’elle s’est fixé de vacciner plus de 86 millions de filles d'ici à 2025, et permettre ainsi d'éviter à terme plus de 1,4 million de décès dus au cancer du col de l'utérus. Pour atteindre cet objectif, les partenaires doivent se serrer les coudes.

CITATIONS DES PARTENAIRES DE L'ALLIANCE ET DES PARTENAIRES DU PROGRAMME DE VACCINATION CONTRE LE VPH

Déclaration de S.E. l'ambassadrice Minata Samaté Cessouma, Commissaire de l'Union africaine à la Santé, aux Affaires humanitaires et au Développement social : « Le moment est venu pour les États membres de l'Union africaine et les partenaires internationaux de s'unir pour veiller à ce que toutes les générations d'adolescentes et de jeunes femmes reçoivent le vaccin contre le virus du papillome humain et soient protégées contre le cancer du col de l'utérus ».

Déclaration de Violaine Mitchell, Directrice de la vaccination à la Fondation Bill & Melinda Gates : « Les récentes recommandations de l'OMS concernant le schéma de vaccination contre le VPH à une seule dose nous donnent l'espoir de pouvoir vacciner davantage de jeunes filles. Nous sommes ravis de collaborer avec les pays, avec Gavi et de nombreux autres partenaires pour améliorer l'accès aux vaccins contre le VPH, finir de régler les difficultés d'approvisionnement et les perturbations liées aux pandémies, de façon à protéger encore plus de jeunes filles et de femmes contre le cancer du col de l'utérus ».

Déclaration de Kristine Yakhama, cofondatrice et coordinatrice des programmes communautaires de Good Health « Les jeunes de tous les horizons ont droit aux soins en matière de santé sexuelle, de même qu’à une information précise, complète et adaptée à leur âge. Grâce au projet "Form ni HPV", nous voulons faire de la prévention du cancer du col de l'utérus un élément essentiel des services de santé sexuelle et génésique destinés aux jeunes filles, et nous nous félicitons de cet effort commun visant à garantir l'accès de millions de filles au vaccin contre le VPH ».

Déclaration d’Ephrem Tekle Lemango, Directeur de l’UNICEF pour la vaccination « Les filles et les jeunes femmes doivent avoir accès à tous les vaccins qui, comme le vaccin contre le VPH, protègent contre des maladies évitables. Il faut que les gouvernements introduisent d'urgence le vaccin contre le VPH s'ils ne l'ont pas encore fait. Quant à ceux qui l'ont fait, ils doivent rapidement intensifier leurs efforts et établir un programme de rattrapage pour les filles qui n'ont pas pu être vaccinées pendant la pandémie en raison de la fermeture des écoles. En vaccinant aujourd’hui toutes les filles, nous protégeons les femmes de demain et les aidons à exercer pleinement leurs droits ».

Déclaration de la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique : « Il faut atteindre des taux de vaccination élevés contre le VPH pour réduire le fardeau du cancer du col de l'utérus. L'OMS collabore avec les pays et les partenaires pour promouvoir une approche multisectorielle qui, seule, permettra de lever les obstacles à la vaccination et d'augmenter les taux de couverture vaccinale contre le VPH ».

Déclaration de la Dre Kate O'Brien, directrice du département Vaccination, vaccins et produits biologiques de l'Organisation mondiale de la Santé « Ces filles, ce sont nos futures scientifiques, écrivaines, championnes sportives et innovatrices. Nous voulons que chaque jeune fille et chaque femme soit protégée du cancer du col de l'utérus tout au long de sa vie. Grâce aux nouvelles données disponibles sur la performance des vaccins, l'OMS a mis à jour ses recommandations en 2022 qui donnent aux pays la possibilité d'opter pour un schéma à une seule dose de vaccin contre le VPH. Il s'agit d'une étape importante qui permettra de vacciner et protéger un plus grand nombre de jeunes filles et de femmes. L'OMS va continuer à travailler avec les pays et les partenaires internationaux pour accélérer le déploiement mondial des vaccins contre le VPH, à leur apporter son aide en matière de réglementation, ses conseils en matière de politiques, ses programmes de formation, son suivi des données et son soutien aux programmes de vaccination ».


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