Abuja, le 24 octobre 2023 – Le Nigéria introduit aujourd'hui le vaccin contre le virus du papillome humain (VPH) dans son programme de vaccination de routine, avec l’objectif de d’atteindre 7,7 millions de filles. Jamais autant de filles n’auront été vaccinées d’un coup dans la Région africaine, dans le cadre d'une campagne de vaccination contre le virus responsable de la quasi-totalité des cancers du col de l'utérus.

Les filles âgées de 9 à 14 ans recevront une seule dose du vaccin, ce qui permet de prévenir très efficacement l'infection par les virus du papillome de types 16 et 18, connus pour être à l'origine d'au moins 70 % des cancers du col de l'utérus.

Au Nigéria, le cancer du col de l'utérus est le troisième cancer le plus fréquent et la deuxième cause de décès par cancer chez les femmes âgées de 15 à 44 ans. En 2020, année la plus récente pour laquelle on dispose de données, le pays a enregistré 12 000 nouveaux cas et 8 000 décès par cancer du col.

« Le décès, dû à une maladie évitable, d'environ 8 000 femmes nigérianes chaque année, est tout à fait inadmissible », s’indigne le Dr Muhammad Ali Pate, ministre chargé de la coordination de la santé et de la protection sociale. « Le cancer du col de l'utérus est dû essentiellement au virus du papillome. Les parents ont le pouvoir d’éviter toutes ces souffrances, tant physiques que financières, en protégeant leurs enfants avec juste une dose de vaccin. Sauver des vies, obtenir des résultats de qualité en matière de santé et assurer le bien-être des Nigérians, tel est le cœur du nouveau programme de santé du président Bola Ahmed Tinubu. La campagne de vaccination lancée aujourd’hui va permettre de protéger nos filles contre le cancer du col de l'utérus pendant de nombreuses années. En tant que père de quatre filles, j’ai veillé à ce qu’elles reçoivent toutes le vaccin contre le virus du papillome, car je tiens à les protéger contre le cancer du col de l'utérus. Je supplie tous les parents qui ont des filles du même âge de faire de même pour épargner à cette génération tous ces décès par cancer du col de l'utérus, avec leurs lots d’épreuves et de souffrances indicibles ».

Pour commencer, une campagne de vaccination de masse de cinq jours va être menée au niveau des écoles et des communautés dans 16 des États du Nigéria ainsi que dans le Territoire de la capitale fédérale. Le vaccin sera ensuite intégré dans le calendrier de vaccination systématique des établissements de santé. La seconde phase de l'introduction de la vaccination devrait débuter en mai 2024 dans les 21 États restants.

Le vaccin est fourni gratuitement par le ministère fédéral de la Santé, par l'intermédiaire de l'Agence nationale de développement des soins de santé primaires, avec le soutien de Gavi, l'Alliance du vaccin, du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et de différents autres partenaires.

Plus de 35 000 agents de santé ont été formés en vue de la campagne et de la distribution subséquente des vaccins dans tous les centres de santé, avec l’aide du bureau national de l'OMS au Nigéria et de divers partenaires. Des sites de vaccination ont été installés dans les 4 163 districts des 16 États concernés par la première phase de la campagne, pour qu'aucune fille éligible ne soit laissée de côté. Des unités de vaccination mobiles ont également été mises en place pour permettre aux communautés isolées d'avoir accès au vaccin.

« C’est un moment charnière dans la lutte menée par le Nigéria contre le cancer du col de l'utérus, l'un des rares cancers que l’on peut éliminer par la vaccination », a déclaré le Dr Walter Kazadi Mulombo, représentant de l'OMS au Nigéria. « Nous sommes déterminés à aider le gouvernement à élargir l'accès au vaccin contre le virus du papillome afin de protéger la santé et le bien-être de la nouvelle génération de femmes ».

L'OMS recommande d’inclure la vaccination contre le virus du papillome dans les programmes nationaux des pays où le cancer du col de l'utérus est une priorité de santé publique, et où il est possible de mettre en œuvre cette vaccination de façon économique et durablement viable. C’est le cas du Nigéria, qui a donné la priorité à l’intégration du vaccin dans le calendrier de vaccination systématique du pays.

Les pénuries mondiales ont ralenti l’introduction des vaccins soutenus par Gavi. Ces problèmes d'approvisionnement s'atténuent aujourd'hui grâce à des années d'efforts pour façonner le marché des vaccins contre le VPH et aux nouvelles recommandations qui préconisent la vaccination en une seule dose. Conscient que l’amélioration de l’offre mondiale de vaccins contre le VPH et cette nouvelle dynamique en faveur de la prévention du cancer du col de l’utérus constituaient une occasion unique de vacciner un grand nombre de filles, le Conseil d'administration de Gavi a approuvé la relance de son programme de vaccination contre le VPH, dans lequel seront investis plus de 600 millions de dollars US d'ici à la fin de l’année 2025. Avec ce financement supplémentaire, Gavi et ses partenaires comptent atteindre l'objectif ambitieux qu’ils se sont fixé, à savoir de vacciner plus de 86 millions de filles d'ici fin 2025, et d'éviter ainsi plus de 1,4 million de décès dus au cancer du col de l'utérus.

« Chaque jour, le cancer du col de l'utérus dévaste des familles nigérianes et leur inflige de douloureuses pertes. Mais ce sont les femmes qui paient le plus lourd tribut à cette maladie, alors même que cette maladie est évitable. Le vaccin contre le virus du papillome étant maintenant disponible gratuitement au Nigéria pour les adolescentes, les communautés disposent désormais de l'outil le plus efficace qui soit pour lutter contre le cancer du col, et la nation a la possibilité, collectivement, de sauver des millions de vies », ajoute Thabani Maphosa, responsable de la mise en œuvre des programmes nationaux chez Gavi.

Rien qu'au Nigéria, il devrait être possible de protéger plus de 16 millions de filles d'ici 2025. Pour aider le pays à mettre en place des programmes de vaccination durables et à atteindre cet objectif, Gavi cofinance les vaccins et fournit un soutien technique pour leur introduction.

L'UNICEF a acheté près de 15 millions de doses de vaccin contre le virus du papillome pour le compte du gouvernement nigérian. Parallèlement, cette agence de l’ONU pour l'enfance a produit du matériel d'information, notamment des jingles radiophoniques et télévisés dans plusieurs langues locales pour lutter contre la désinformation et les rumeurs. Pour renforcer ces actions de sensibilisation, l'UNICEF a aidé les chercheurs et universitaires à mener des études visant à mieux comprendre l’opinion de la population à l’égard du virus et du vaccin. Par ailleurs, cet organisme a apporté un soutien logistique aux campagnes de vaccination et distribué des équipements de la chaîne du froid pour la conservation des vaccins.

« L'introduction du vaccin contre le virus du papillome au Nigéria va permettre de protéger nos filles des ravages du cancer du col de l’utérus. C’est une avancée monumentale qui s’inscrit dans notre quête commune d’un avenir meilleur. Ce vaccin ne fait pas que prévenir une maladie ; il offre à nos jeunes filles la promesse d’une vie où elles pourront s’épanouir, libérées du spectre de ce grave problème de santé. L'UNICEF est fier d'être au cœur de cette initiative aux côtés du gouvernement nigérian et de ses partenaires, et veillera à ce que toutes les filles concernées, quel que soit leur lieu de résidence ou leur situation, puissent avoir accès à cette intervention susceptible de leur sauver la vie. Ensemble, nous rédigeons des pages empreintes d’espoir et de résilience, et œuvrons pour la santé de la population du Nigéria » conclut Cristian Munduate, représentant de l’UNICEF au Nigéria.


Contacts Presse

Cirũ Kariũki
Gavi, l'Alliance du Vaccin
+41 79 913 94 41
ckariuki@gavi.org

Anike Alli-Hakeem
Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance
aalli-hakeem@unicef.org

Charity Warigon
Organisation Mondiale de la Santé
+234 810 221 0093
warigonc@who.int


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