Les partenaires de Gavi et les autorités comoriennes ont défini une stratégie pour renforcer la couverture vaccinale aux Comores.

 
Pentavalent-Comores

Un enfant reçoit le vaccin pentavalent. Crédit: Houmadi

Genève, le 2 octobre 2018 – Mi-octobre les représentants de l’OMS, de Gavi, de l’UNICEF et les partenaires du Ministère de la Santé des Comores se sont réunis pour évaluer les programmes financés par Gavi qui viennent soutenir le programme national de vaccination et de renforcement du système de santé. Cette mission aura permis d’échanger avec les autorités locales du Programme Elargi de Vaccination (PEV) et les agences partenaires sur les défis et perspectives pour améliorer la couverture vaccinale et l’équité en Union des Comores.

« On ne peut pas déconnecter la vaccination du reste du système de santé : c’est le premier contact de l’enfant avec le système de santé » a souligné le Dr Magdi Ibrahim, responsable Gavi pour les Comores. « C’est un moment essentiel et une occasion pour mener des actions de prévention sur le paludisme, la nutrition et l’encouragement à l’allaitement maternel par exemple. L’état de la vaccination, est donc à plusieurs égards, le reflet de la qualité d’un système de santé dans son ensemble. »

Les défis rencontrés par le PEV

Le système de santé en Union des Comores doit relever un certain nombre de défis liés notamment à l’environnement insulaire du pays qui complique la mise en œuvre des programmes et leur supervision, mais aussi la question ressources humaines en santé. En plus des défis posés par les ressources humaines qui nécessitent un pilotage et une bonne coordination, la question de la maintenance des plateaux techniques, mais aussi celle de la gestion des déchets restent préoccupantes.

« Avec la Banque Mondiale, qui a prévu des fonds à cet effet, et les autres partenaires du Système des Nations Unies, bilatéraux ou multilatéraux – notamment le Fonds Mondial-, nous allons avancer sur des solutions pour s’attaquer à ce problème, en sollicitant la contribution de spécialistes dans le domaine », a expliqué Dr Abdoulaye Diarra, Représentant de l’OMS en Union des Comores. Il a rappelé que l’organisation a développé des guides pratiques et des outils pédagogiques sur la question des déchets concernant la catégorisation, le traitement, le transport et le stockage des déchets médicaux pour la sécurité des patients et des professionnels de santé.

Défi pour l’avenir de la vaccination aux Comores : l’équité

Une femme se fait administrer un vaccin antitétanique par un agent de santé communautaire.

Une femme se fait administrer un vaccin antitétanique par un agent de santé communautaire. Crédit: Houmadi.

Dans le contexte de fragilité, l’évolution du Programme Elargi de Vaccination montre une baisse de la couverture vaccinale ces deux dernières années. Mais comme le rappelle le Dr Magdi Ibrahim, les Comores présentent globalement une couverture vaccinale raisonnable. Le problème essentiel est celui de l’équité. Pour ce faire, les partenaires au sein de Gavi, en accord avec les autorités, se sont mis d’accord sur une stratégie.

«Il nous faut mieux comprendre les freins qui empêchent la couverture vaccinale d’augmenter», a signalé Dr Marcel S. Ouattara, Représentant de l’UNICEF aux Comores. « Nous avons opté pour une analyse socio-anthropologique pour comprendre les ressorts culturels, les représentations qui peuvent expliquer la contre-performance dans certaines zones et adapter nos stratégies et notre action en conséquence ».

Un accent doit cependant être mis sur la réalisation de micro-plans, très détaillés, avec l’ensemble des activités requises pour améliorer la demande et l’offre de vaccination. Ces plans comprennent des activités ciblées sur la sensibilisation communautaire, des supervisions formatives pour comprendre, notamment, les besoins précis en matière de formation des personnels, etc. De telles stratégies différenciées permettront d’améliorer l’équité à l’échelle de certains districts moins performants.

« Une bonne coordination entre les partenaires au développement et les autorités nationales sera déterminante » conclut le Dr Abdoulaye Diarra. « Cette mission a permis de parvenir à un consensus avec les plus hautes autorités de l’Etat comorien sur les insuffisances du système de santé mais aussi sur les mesures correctrices à adopter. L’engagement politique est une condition essentielle de la réussite des initiatives futures. »

 

 

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