Combien de temps après avoir eu la COVID-19 mon test va-t-il redevenir négatif ?

Même en l’absence de symptômes, un test positif à la COVID-19 peut perturber la vie quotidienne. Combien de temps peut-il rester positif ?

Première publication le 29 octobre 2021, mise à jour le 13 septembre 2022

  • 17 octobre 2022
  • 4 min de lecture
  • par Priya Joi
Close-up of young man getting PCR test at doctor's office.
Close-up of young man getting PCR test at doctor's office.
 

 

La plupart des pays n’imposent pas de quarantaine aux personnes dont le test est positif, mais recommandent l'isolement jusqu'à ce qu’il soit négatif. Ainsi, selon les nouvelles directives (11 août 2022) des Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies (Centers for Disease Control and Prevention, ou CDC), les personnes dont l’infection a été confirmée par un test positif peuvent cesser de porter un masque si les résultats de deux tests rapides de détection de l'antigène, effectués un intervalle d’au moins 48 heures, sont négatifs.

Même si l’isolement après infection par le SARS-CoV-2 n’est plus obligatoire, quoique recommandé, et si de nombreux gouvernements ont réduit de dix à cinq jours la période d'isolement après infection, cela ne signifie pas que le virus a changé de comportement ou qu’il soit scientifiquement justifié de ne s'isoler que cinq jours si le test est toujours positif.

Abstraction faite des directives gouvernementales, il peut être utile de s’isoler si l’on doit voyager ou si l’on risque d'être en contact avec des personnes à haut risque (personnes âgées ou dont le système immunitaire est affaibli, personnes atteintes de cancer).


Positif ne signifie pas toujours contagieux

Le temps nécessaire pour obtenir un résultat négatif après avoir contracté la COVID-19 dépend non seulement de la gravité de l’infection, mais aussi du test lui-même. Les tests PCR, qui détectent, après amplification, la présence dans l’organisme de fragments de matériel génétique viral (ARN dans le cas du SARS-CoV-2), sont extrêmement sensibles : ils sont capables de déceler la présence de quelques fragments seulement. Ces débris d'ARN viral peuvent parfois rester dans l’organisme longtemps après la fin de l'infection et l'élimination du virus.

Les tests immunochromatographiques qui mettent en évidence la présence de protéines virales appelées antigènes sont moins sensibles et peuvent ne devenir positifs que plusieurs jours après le début de l’infection. Si le test PCR est positif alors que le test antigénique est négatif, le sujet concerné n’est généralement pas contagieux, la PCR détectant la présence d’ARN viral résiduel. D’ailleurs, à l'instar des CDC américains, de nombreux gouvernements considèrent le résultat négatif des tests antigéniques comme une preuve suffisante de l’absence de contagiosité.

Certaines personnes peuvent présenter un test PCR positif pendant des semaines, voire des mois après avoir eu la COVID-19, mais ce n’est pas grave : même si leur test PCR est toujours positif, elles ne sont généralement plus contagieuses suite à l’infection, et il est donc peu probable qu'elles transmettent le virus. Mais comme il est possible de se réinfecter avec le SARS-CoV-2 (virus responsable de la COVID-19), des résultats positifs sur une longue période peuvent toutefois refléter le fait que la personne a été infectée plusieurs fois.

En revanche, un résultat positif au test antigénique est le signe que l'on est probablement contagieux. En effet, la détection de protéines virales indique que le virus se réplique activement et produit les protéines dont il a besoin.

Politique contre science

Mais même si l’isolement après infection par le SARS-CoV-2 n’est plus obligatoire, quoique recommandé, et si de nombreux gouvernements ont réduit de dix à cinq jours la période d'isolement après infection, cela ne signifie pas que le virus a changé de comportement ou qu’il soit scientifiquement justifié de ne s'isoler que cinq jours si le test est toujours positif. Selon certains chercheurs, ces changements de directives pourraient être dus à des considérations politiques et à l'évolution de l’opinion publique plutôt qu'à des réalités scientifiques.

Amy Barczak, spécialiste des maladies infectieuses au Massachusetts General Hospital de Boston, a confié au magazine Nature « [qu’]aucune donnée ne permet de justifier un isolement de cinq jours ou même d’une durée inférieure à dix jours ». D’après ses recherches, 25 % des personnes infectées par le variant Omicron du SARS-CoV-2 pourraient être encore contagieuses au bout de huit jours.

En effet, dans ses dernières directives mises à jour le 10 mai 2022, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande toujours d'isoler les sujets infectés pendant dix jours à compter du début des symptômes (ou de la date du diagnostic s'ils sont asymptomatiques) et pendant encore trois jours après la fin des symptômes.

Toutefois, selon Amy Barczak, les scientifiques reconnaissent « [qu]'il est très rare d’être encore contagieux au bout de dix jours », car les virus excrétés ne sont pas cultivables.