Le Togo face à une épidémie d’oreillons

Le ministère togolais de la Santé a annoncé la détection de cas d’oreillons chez des enfants d’âge scolaire dans la région des Savanes, au nord du pays, en octobre dernier. Cette infection virale aiguë et contagieuse entraînant une tuméfaction douloureuse des glandes salivaires, notamment chez les enfants, constitue la nouvelle cible de lutte des autorités en charge des maladies épidémiques.

  • 9 décembre 2022
  • 4 min de lecture
  • par Nephthali Messanh Ledy
Le virus des oreillons. via Unsplash
Le virus des oreillons. via Unsplash
 

 

Une maladie souvent bénigne mais…

En effet, les oreillons peuvent entraîner de graves complications. « Il s’agit d’une maladie qui peut parfois passer inaperçue », explique El Hadj Yaya Assoumanou, assistant médical de santé publique au District sanitaire de l’Oti, la préfecture dans laquelle la maladie a été signalée.

Si aucun décès n’est à déplorer, des dispositions ont été prises pour assurer la détection précoce d’autres cas de maladies à potentiel épidémique. « Au Togo, on n’a pas un seuil épidémique par rapport à cette maladie. Mais on peut constater des cas groupés et réagir. C’est pourquoi le ministère de la Santé a demandé une surveillance au cas par cas. A titre d’exemple, si on a un cas, il faut regarder autour de ce cas et agir vite si besoin », détaille cet assistant médical.

Dans la zone, les responsables des écoles ont reçu pour instruction de signaler toute suspicion aux responsables des formations sanitaires. «Tous les directeurs d’école ont été informés de la maladie. Des directives ont été données par les autorités en cas de signes sur un enfant pour le signalement. Nous avons aussi, avec l’appui des enseignants, sensibilisé les élèves sur cette maladie », assure Dermane Nouridine, enseignant à l’Eéole primaire publique Naki-Est.

« Par rapport aux conséquences redoutables, il faut vraiment faire des efforts pour prévenir cette maladie. »

De même, les parents sont appelés à redoubler de vigilance. « Il y a quelques jours, le responsable du dispensaire de notre village a organisé une rencontre sur la maladie. Au cours de la séance, il nous a parlé de cette maladie que nous ne considérons pas très dangereuse mais qui peut avoir des conséquences irréversibles. Désormais, nous sommes aux aguets », confie Ménobe Biankouri, père de deux enfants en bas âge.

« Le vaccin existe dans les pharmacies »

Face aux éventuelles conséquences de cette maladie sur les enfants touchés, il devient impérieux de l’endiguer. « Par rapport aux conséquences redoutables, il faut vraiment faire des efforts pour prévenir cette maladie », martèle Yaya Assoumanou.

A ce jour, le Togo n’a pas inscrit la vaccination contre les oreillons dans la vaccination de routine. « La vaccination, c’est une question de politique sanitaire. Le Togo n’est pas encore au stade de la vaccination de routine contre les oreillons. C’est un processus progressif. Par rapport à l’ampleur de la situation, peut-être dans les années ou mois à venir, cette vaccination sera intégrée dans la routine », indique notre interlocuteur. Toutefois, a-t-il souligné, « le vaccin existe. Les parents peuvent aller dans les pharmacies, l’acheter et se rendre dans les centres de santé pour l’injection ».

« J’ai pris la décision de faire vacciner mes enfants contre les oreillons. J’ai eu la chair de poule quand le responsable de la formation sanitaire a évoqué les éventuelles complications et conséquences de la maladie. Je vais faire vacciner mes deux enfants contre cette maladie. Même si cela va me coûter un peu cher », affirme Ménobe Biankouri.

Au Togo, le vaccin utilisé contre les oreillons coûte près de 15 000 FCFA, soit environ 23 euros.

Des gestes d’hygiène recommandés

En attendant une éventuelle vaccination de masse, les autorités togolaises recommandent aux populations, particulièrement celles du nord du pays où la maladie s’est déclenchée, d’appliquer les règles élémentaires d’hygiène. « Lavage régulier des mains au savon ou au gel hydroalcoolique, l’adoption de certains réflexes au moment de tousser ou éternuer », peut-on lire dans le communiqué du 25 octobre.

A ceci, il faut ajouter des mesures préventives en cas de suspicion notamment l’arrêt de la fréquentation scolaire et la consultation dans une formation sanitaire proche.

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