Une nouvelle étude réalisée sur un vaccin donne des résultats prometteurs 

Chaque année, près de 12 millions de personnes dans le monde, principalement des enfants vivant dans des pays à revenu faible et intermédiaire, contractent la fièvre typhoïde. Le plus souvent, les gens sont exposés à la bactérie typhoïde présente dans l’eau non potable et dans les milieux malsains. Même si environ 1% seulement des cas de fièvre typhoïde ont une issue fatale, l’impact sur les survivants se fait sentir à long terme, affectant souvent la scolarité des enfants et la capacité des familles à produire des recettes. Les enfants âgés de 2 à 15 ans sont particulièrement vulnérables à la fièvre typhoïde et ont tendance à développer la forme la plus grave de cette maladie. En dépit des progrès importants réalisés au cours des dernières décennies en matière d’amélioration de l’accès à l’eau potable et à de meilleures installations d’assainissement, le fardeau de la fièvre typhoïde demeure, en particulier au sein des communautés pauvres. Pour aggraver les choses, la typhoïde résistante aux médicaments se répand de plus en plus, rendant les infections encore plus difficiles et coûteuses à traiter. La rapide urbanisation et les changements climatiques sont également des facteurs susceptibles d’accroître la transmission de la fièvre typhoïde.

La vaccination est une stratégie de prévention essentielle susceptible de réduire considérablement le fardeau de la fièvre typhoïde à court terme, pendant que les pays continuent d’investir dans les infrastructures nécessaires pour améliorer l’accès à l’eau potable et à l’assainissement à long terme. Malheureusement, aucun des deux vaccins actuellement disponibles contre la fièvre typhoïde n’est approprié pour les enfants les plus jeunes et ne protègent que pendant une durée limitée. Ces vaccins sont donc appropriés pour les voyageurs, mais pas vraiment pour les vaccinations de routine dans les pays fortement touchés. Un nouveau vaccin conjugué contre la fièvre typhoïde (le Vi-TCV) a le potentiel de surmonter les insuffisances des vaccins existants : il nécessite moins de doses, convient aux enfants de moins de deux ans et, espérons-le, offrira une protection plus durable. 

Une nouvelle étude réalisée par Celina Jin et al. dans le cadre de l’Oxford Vaccine Group, financée par la Bill & Melinda Gates Foundation et publiée dans The Lancet, offre des résultats prometteurs quant à l’utilisation du nouveau vaccin Vi-TCV. Dans le cadre de l’étude, 112 adultes volontaires en bonne santé ont été randomisés pour recevoir un vaccin contre la fièvre typhoïde plus ancien (le Vi-PS), le nouveau vaccin conjugué contre la fièvre typhoïde (le Vi-TCV) ou un vaccin témoin non typhoïdique. Après la vaccination, chaque participant a ingéré la bactérie de la typhoïde par voie orale (le « challenge ») et a ensuite été suivi médicalement pendant deux semaines afin de déterminer si et quand les symptômes de la fièvre typhoïde sont apparus. Chez les participants adultes dont l’analyse sanguine s’est révélée positive pour la fièvre typhoïde, mais qui n’ont développé aucun symptôme de la maladie, le nouveau vaccin Vi-TCV a permis de prévenir 55% des infections typhoïdiques, à l’instar du vaccin Vi-PS plus ancien. Cependant, lorsque l’analyse sanguine de certains participants s’est révélée positive et qu’ils ont présenté des symptômes, le vaccin Vi-TCV a permis de prévenir environ 87% des cas de typhoïde, contre seulement 52% dans le groupe vacciné au Vi-PS.